Notre 4 pages de rentrée !

 

4 pages, rentrée 2007

Réponse aux mobilisations de l’an dernier, les décrets De Robien ont été abrogés et X. Darcos ouvre des négociations pour, dit-il, "mettre le paquet sur la situation morale et matérielle des enseignants". Des paroles fortes, pourtant amoindries singulièrement par les annonces gouvernementales relatives à l’emploi. Alourdissant le passif des dernières années, 11 200 suppressions sont prévues pour 2008, soit le double de 2007.
Quelle consistance pourront alors avoir les propositions ministérielles ?
Quelles seront les marges de discussion ?

Une telle mesure est pour le moins contradictoire avec le discours présidentiel sur la nécessité de réduire les sorties sans qualification, d’aider les établissements en difficulté, de renforcer le suivi des élèves… Pourtant l’objectif de faire réussir tous les jeunes n’est pas une chimère. Pourtant, améliorer les conditions d’exercice des personnels, leurs carrières et leurs rémunérations est possible. Encore faut-il s’en donner les moyens ! Au contraire, sous la tutelle de N. Sarkozy, le gouvernement mène, à grande vitesse, des réformes qui modifieront profondément nombre des valeurs qui ont fondé notre pays.  Ainsi, mettre à mal la carte scolaire et offrir une fiscalité sur mesure aux ménages les plus aisés, dont le coût de 15 milliards d’euros amputera d’autant les politiques publiques, renforcera les inégalités sociales. Le recours aux heures supplémentaires défiscalisées ne compensera ni les réductions d’emploi, ni les 6 % de perte de notre pouvoir d’achat depuis 2000. Il faudra beaucoup de force de conviction au ministre pour assurer que ces suppressions de postes seront sans effet sur l’accueil et le suivi des élèves.
Face à une stratégie de "rouleau compresseur", la CGT entend contribuer à faire entendre la voix des salariés pour modifier ces orientations. C’est le sens de l’appel des fédérations de l’Education à organiser, dès la rentrée, des réunions dans les établissements pour informer les personnels et construire avec eux les actions indispensables.
Cap important pour l’éducation, l'année 2008 sera cruciale pour d’autres échéances : protection sociale, retraites…
Malgré leur aplomb, le Président et son gouvernement craignent les réactions des salariés et les mouvements sociaux. C’est d’abord à cette crainte que répond la loi sur le service minimum dans les transports. Loin d’améliorer leur fonctionnement quotidien, ce texte est une arme anti-grève que le Premier Ministre se propose d’étendre à d’autres secteurs, notamment à l’éducation. Pour X. Darcos, si un tel projet n’est pas d’actualité aujourd’hui dans l'éducation, il pourrait l’être… plus tard !
Au-delà des manoeuvres, petites ou grandes, pour tenter de tromper ou de détourner l'opinion, les questions sociales, très présentes pendant la période électorale, le seront encore à cette rentrée. Et les attentes des salariés restent aussi importantes.
Notre responsabilité syndicale est de contribuer à leur expression et aux mobilisations nécessaires.
Les batailles contre le CPE ou les décrets De Robien montrent que c'est possible.
Alors, sans perdre de temps, engageons unitairement ce processus dans chaque école, collège et lycée.

Denis Baudequin, le 3 septembre 2007