Alors que Luc Chatel est tout entier mobilisé pour faire face à
l’éventuelle épidémie de grippe, le système éducatif apparait, en cette
veille de rentrée, bien affaibli.
En matière de santé publique, se
contenter de renvoyer les parents à la «solidarité de voisinage » est
plus que jamais provocateur. Son prédécesseur, X Darcos, un an
auparavant, justifiait pourtant la restriction du droit de grève dans
les écoles, en utilisant indûment l’argument opposé, établissant le
service minimum.
Rien n’est prévu en cas d’épidémie touchant les personnels enseignants
ou de vie scolaire, sauf à imposer du télétravail à des salariés en
congé maladie comme les parlementaires de l' UMP l’ont proposé pour le
secteur privé.
Renvoyer la transmission des savoirs pédagogiques à des émissions
télévisuelles ou à des cours à distance sur Internet est aussi
irresponsable. Le ministre ne doit pas connaître encore la réalité du
niveau d’équipement informatique des familles (moins d’un foyer sur
deux) et la discrimination que cela représente pour les élèves issus,
notamment, de catégories socio professionnelles modestes.
Sur ce sujet,
comme tant d’autres, Luc Chatel n’est pas à l’écoute des professionnels
et des organisations syndicales qui les représentent. Ne souhaite t-il
finalement rencontrer, comme hier, à propos des fournitures scolaires,
qu’un panel de mères de famille huppées, triées sur le volet, et
invitées par ses services, à témoigner dans les supermarchés ?
Pour la CGT éduc’action, en tout état de cause, cette hypothétique
pandémie tombe à point nommé pour ne pas communiquer sur l’essentiel.
Que dit-il aux personnels aux conditions de travail et de rémunération
encore dégradées ? Que promet-il aux 30 000 EVS, aux milliers
d’assistants d’éducation, de contractuels
inscrits au pôle emploi ?
Comment justifie t-il les 13 500 emplois supprimés à la rentrée 2009,
les 16000 programmés dans le projet de loi de finances 2010 ?
Comment envisage t-il la mise en œuvre de réformes contestées par la
majorité des personnels ?
Sur tout cela, le nouveau ministre est bien silencieux !
La CGT éduc’ation exige des réponses immédiates sur tout ce qui grippe
véritablement la bonne marche du service public d’éducation.