Le ministre de l’Éducation explique vouloir développer des Campus des Métiers et des Qualifications pour regrouper dans un même lieu où dans un réseau, rassemblant l’ensemble des acteurs de la formation pro et du monde économique autour d’un même champ professionnel... 

Au-delà des éléments de langages qui serviront à promouvoir la réforme, les Campus des Métiers seront l’outil qui parachèvera la politique de déréglementation.

Pour s’en convaincre il suffit d’observer certains critères d’obtention du label, comme l’impératif de la mixité des parcours et des publics ou la généralisation de la notion de compétences.

La délivrance de certificats attestant de blocs de compétence qui aboutira à la destruction des diplômes et la fin de la reconnaissance des qualifications tant souhaitées par le patronat.

La mixité des parcours servira avant tout au renforcement de l’apprentissage dont le gouvernement et les collectivités peinent à atteindre les objectifs annoncés.

Le développement des passerelles entre et lycées professionnels et centres de formation d’apprenti·es transformeront les LP en antichambre de l’apprentissage et accentueront la mise en concurrence entre les LP et les CFA.

La mixité des publics sera encouragée ce qui dégradera encore davantage les conditions de travail des personnels et remettra en cause le statut des enseignants, avec une annualisation des services qui deviendra inévitable. 

En faisant des campus des métiers, la vitrine de la voie pro, il y aura d’un côté les LP adossés aux pôles de compétitivité régionaux, bénéficiant de la publicité et des financements leur garantissant reconnaissance et rayonnement, présenté comme la voie de l’excellence, de l’autre les LP des zones rurales ou des quartiers populaires.

En mettant à mal l’égalité de traitement des voies, des filières et des disciplines, le gouvernement, non seulement tourne résolument le dos à la lutte contre le déterminisme social, mais se donne aussi les moyens de mettre en œuvre la suppression de milliers de postes d’enseignants notamment dans les filières tertiaires.

Même si nombre de questions restent encore en suspens et doivent faire l’objet de discussions ultérieures, d’ores et déjà nous pouvons faire le constat alarmant, que la réforme annoncée ne contribuera pas à la revalorisation de la voie professionnelle scolaire.

La baisse des volumes horaires et la réorganisation des enseignements par la réécriture des programmes et des référentiels des diplômes créent de très vives inquiétudes chez les enseignant·es.

La plupart des mesures annoncées vont dans le sens de l’individualisation et de la sélection et sonnent le glas du besoin d’élévation du niveau de qualification et de toute vocation émancipatrice de la formation professionnelle sous statut scolaire.

La déspécialisation et la déconsidération des enseignements généraux, largement réduits à une conception utilitariste, conduisent à des formations au rabais conçues pour répondre aux demandes d’employabilité immédiate et locale du patronat.

Pour la CGT Éduc’action, la vocation de l’enseignement pro est de permettre tout à la fois l’insertion professionnelle et la poursuite d’études dans le but d’accéder à un emploi stable et bien rémunéré. Cela passe par la validation de diplômes reconnus nationalement, obtenus par un cursus qualitativement et quantitativement en mesure de les garantir.

Pour faire obstacle aux réformes en cours, défendre nos services publics, nos statuts, améliorer les conditions de travail des personnels et les conditions d’études des élèves et des étudiant·es, la CGT travaillera à la construction du rapport de force avec toutes les organisations syndicales qui partagent la volonté de défendre la voie professionnelle sous statut scolaire.

Pour terminer cette intervention, le gouvernement s’est engagé récemment, à mettre en place un plan d’urgence pour Mayotte, nous souhaitons que le comité technique ministériel puisse être informé de l’état d’avancement des différentes mesures annoncées, notamment en matière de recrutement et de formation des personnels enseignants. 

La déclaration au format