Quelle consistance pourront alors avoir les propositions ministérielles ?
Quelles seront les marges de discussion ?
Une telle mesure est pour le moins
contradictoire avec le discours présidentiel
sur la nécessité de réduire
les sorties sans qualification, d’aider
les établissements en difficulté, de renforcer
le suivi des élèves…
Pourtant l’objectif de faire réussir
tous les jeunes n’est pas une chimère.
Pourtant, améliorer les conditions d’exercice des personnels,
leurs carrières et leurs rémunérations est possible.
Encore faut-il s’en donner les moyens !
Au contraire, sous la tutelle de N. Sarkozy, le gouvernement
mène, à grande vitesse, des réformes qui modifieront profondément
nombre des valeurs qui ont fondé notre pays.
Ainsi, mettre à mal la carte scolaire et offrir une fiscalité sur
mesure aux ménages les plus aisés, dont le coût de 15 milliards
d’euros amputera d’autant les politiques publiques, renforcera
les inégalités sociales.
Le recours aux heures supplémentaires défiscalisées ne compensera
ni les réductions d’emploi, ni les 6 % de perte de notre pouvoir
d’achat depuis 2000.
Il faudra beaucoup de force de conviction au ministre pour
assurer que ces suppressions de postes seront sans effet sur l’accueil
et le suivi des élèves.
Face à une stratégie de "rouleau compresseur", la CGT entend
contribuer à faire entendre la voix des salariés pour modifier ces
orientations.
C’est le sens de l’appel des fédérations de l’Education à
organiser, dès la rentrée, des réunions dans les établissements
pour informer les personnels et construire avec eux
les actions indispensables.
Cap important pour l’éducation, l'année 2008 sera cruciale pour
d’autres échéances : protection sociale, retraites…
Malgré leur aplomb, le Président et son gouvernement craignent
les réactions des salariés et les mouvements sociaux.
C’est d’abord à cette crainte que répond la
loi sur le service minimum dans les transports.
Loin d’améliorer leur fonctionnement
quotidien, ce texte est une arme anti-grève
que le Premier Ministre se propose
d’étendre à d’autres secteurs, notamment à
l’éducation.
Pour X. Darcos, si un tel projet n’est pas d’actualité
aujourd’hui dans l'éducation, il pourrait
l’être… plus tard !
Au-delà des manoeuvres, petites ou grandes, pour
tenter de tromper ou de détourner l'opinion, les
questions sociales, très présentes pendant la
période électorale, le seront encore à cette rentrée.
Et les attentes des salariés restent aussi
importantes.
Notre responsabilité syndicale est de contribuer à
leur expression et aux mobilisations nécessaires.
Les batailles contre le CPE ou les décrets De
Robien montrent que c'est possible.
Alors, sans perdre de temps, engageons unitairement
ce processus dans chaque école, collège et
lycée.
Denis Baudequin, le 3 septembre 2007