Communiqué de presse (02/02/11)
La CGT Éduc'action a été reçue en audience le lundi 31 janvier par les services du ministère à propos du dispositif CLAIR, récemment étendu aux écoles sous le nom d'ÉCLAIR (École, collège, lycée pour l'ambition, l'innovation et la réussite).
Après avoir réaffirmé son opposition à un dispositif qui ne vise qu'à
déréguler un peu plus le système éducatif, la CGT Éduc'action a souligné le fait que ce
dispositif, apparu suite aux États généraux de la Sécurité de juin dernier,
a, aujourd'hui, la volonté de se substituer aux dispositifs relevant de
l'éducation prioritaire (par le biais des Réseaux Ambition Réussite). Cela
établit ainsi un lien très discutable entre violences scolaires et difficultés
du même ordre.
Le
ministère a confirmé que la labellisation "CLAIR" ne se fera qu'avec
l'avis des Conseils d'administration des établissements du second degré. Mais
il a rappelé immédiatement que la gestion des ressources humaines (dont les
affectations) sont de la compétence des recteurs et que ceux-ci pourront
profiler des postes.
La CGT Éduc'action a insisté
pour que les établissements dont les Conseils d'administration se sont
prononcés ou se prononceraient majoritairement contre ce dispositif (c'est le cas
notamment dans les académies de Créteil et d'Aix-Marseille), n'aient pas à le
subir : c'est un respect minimum des règles démocratiques.
Quant à
l'extension au premier degré, elle ne devrait concerner que le volet
pédagogique (l'équivalent du contrat de réussite RAR), mais sans préfet des
études ni profilage de postes.
Au
total, sous prétexte de l'extinction du dispositif RAR, le ministère impose une
nouvelle vision de l'éducation prioritaire, dont le moins qu'on puisse dire
c'est quelle manque d'ambition. Sous prétexte d'un saupoudrage actuel des
moyens (mais qui en est responsable ?), seuls quelques établissements feraient
désormais l'objet "d'attentions particulières".
Enfin,
sans attendre le moindre bilan de l'expérimentation, le dispositif CLAIR est
généralisé.
La CGT
Éduc'action appelle donc les personnels à refuser le dispositif CLAIR dans les
Conseils d'administration, à être attentifs à ce que les postes vacants ne
soient pas profilés par les recteurs et à ce que les référents RAR actuels
soient maintenus dans les établissements.
Elle
appelle de ses vœux une vraie réflexion sur l'éducation prioritaire en France,
réflexion d'autant plus nécessaire, les évaluations PISA viennent
malheureusement de le rappeler une nouvelle fois, que la France est l'un des pays où
le parcours scolaire est le plus marqué par l'origine sociale.
Montreuil, le 2 février 2011