Hier, le maire UMP de Colmar avait supprimé les subventions municipales des voyages scolaires du lycée Camille Sée parce que les lycéens de la ville avaient osé crier des slogans contre la politique gouvernementale pendant la manifestation du 19 mars. Aujourd’hui, Tristan Sadeghi, élève de première ES au lycée Ravel dans le 20e arrondissement de Paris, est soumis à un chantage inqualifiable de la part de son chef d’établissement (ancien secrétaire général du SNPDEN, syndicat de l’UNSA majoritaire chez les chefs d’établissement !) afin qu’il s’engage par écrit "à ne plus participer à des actions de blocage". A cette condition il pourra s’inscrire en terminale dans son lycée à la rentrée. Ce ne sont malheureusement que deux exemples parmi tous les "petits arrangements en famille" qui ont suivi le mouvement lycéen de ces deux dernières années. Sans compter les nombreux jeunes qui, à la suite des manifestations lycéennes, ont eu à gouter aux méthodes pédagogiques des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur.

Cette année, en novembre, nous allons célébrer le 20e anniversaire de la Convention des Droits de l’Enfant. Il est à espérer que l’on donne à cet événement la dimension qu’elle mérite !
Si l’on considère la Convention de 1989, celle-ci témoigne d’une évolution considérable du statut de l’enfant, évolution que n’accompagne pas la société française. Les exemples pris ci-dessus sont éloquents. Contrairement aux Conventions précédentes, il ne s’agit plus d’attribuer des droits aux enfants et aux jeunes en raison de leur vulnérabilité, mais de leur reconnaître  des droits qui correspondent à des libertés : liberté d’opinion, d’expression, de pensée et de conscience, de religion et d’association… Tous ces nouveaux droits sont à placer au même niveau. Il faudrait peut-être rappeler au Proviseur du Lycée Ravel le droit à l’éducation.

Le gouvernement ne veut pas voir les jeunes comme des citoyens à part entière. Il est significatif que dans le futur "livre vert" sur la jeunesse à paraître, un seul article pose la question de la représentativité des jeunes au sein des instances politiques. De même, il est significatif que dans la réforme sur le lycée de demain, ait été rapidement évacuée toute la réflexion sur la place, la parole et la représentativité des jeunes, autrement dit sur la pratique de la démocratie dans les établissements scolaires.

L’Ecole républicaine et le développement des circuits d’information ont doté nos jeunes d’une culture et d’un solide sens critique. Aussi, que nous le voulions ou non, nous devons compter avec eux car ce sont eux l’avenir d’une société juste et démocratique. Comme nous refusons de leur donner la parole, comme nous refusons de les entendre, que nos politiques se contentent de les instrumentaliser en les consultant pour pouvoir mieux communiquer, ce qu’ils ont parfaitement compris, et bien cette parole ils nous l’imposeront, et la CGT Éduc’action sera à leurs cotés !

Montreuil, Communiqué de presse du 8 juillet 2009

 

 

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