Voie pro :
Une année décisive !

 

La rentrée se fait sous haute tension et l’année sera indéniablement décisive pour l’avenir de la voie pro et des PLP.

Amorcée depuis quelques années, la transformation de la voie professionnelle s’accélère depuis la réélection de Macron. Aucun répit à cette rentrée. Après une fin d’année scolaire épuisante, les attaques se précisent et les déclarations du président et de notre ministre accentuent la mise en oeuvre du démantèlement de la voie pro sous statut scolaire. Déjà la nomination de la ministre déléguée donnait à voir l’orientation. Pour eux la TVP est une réussite ; pour nous elle est un recul historique pour la formation et l’émancipation de la jeunesse, pour la qualification et l’insertion. Le développement frénétique de l’apprentissage en lien avec le culte de « l’entreprise formatrice » parachève ce travail de sape de la voie pro sous statut scolaire et avec elle l’ensemble des acquis de l’après-guerre.

 

 

L’apprentissage

mythes et réalités

 

Objectif 800 000 apprenti·es: pas d’austérité pour l’apprentissage !

A peine atteint le chiffre des 500 000 apprenti·es par perfusion d’argent public et par la transformation d’une partie des contrats de professionnalisation en contrat d’apprentissage, Blanquer et le patron de Veolia, ont annoncé lors de la première université école-entreprise l’objectif d’atteindre 800 000 apprenti·es dans les 5 ans. L’aide de 5000 euros pour une entreprise qui engage un mineur est prolongée jusqu’à juin 2022 . Les entreprises de moins de 250 salarié·es reçoivent déjà 4125 € par embauche et bénéficient d’exonération de cotisations patronales. Ainsi, un·e apprenti·e de moins de 20 ans ne coûte rien à l’employeur.

 

 

Obligation de formation de 16 à 18 ans

mise au pas de la jeunesse défavorisée

 

Pour répondre à la question récurrente des « NEET » (jeunes déscolarisé·es, sans formation, sans emploi), le gouvernement dans le cadre de son plan de relance et de son plan Jeunes vient de publier une circulaire interministérielle de mise en œuvre du dispositif de l’obligation de formation de 16 à 18 ans. Sur les 1,3 millions de « NEET » identifié·es, entre 60 000 et 75 000 jeunes seraient concerné·es.

 

 

Après la fusion des Bacs pro Comptabilité et Secrétariat en un seul Bac Gestion-Administration (GA), moins insérant professionnellement, voici le remplaçant le Bac pro AGOrA (Assistance à la Gestion des Organisations et de leurs Activités) mis en place depuis la rentrée 2020. En parallèle, le ministre avait entamé une réduction de 50% de la filière sur 3 ans et mis en place un plan RH de reconversion massive des profs de la filière. L’appellation AGOrA, qui se cumule avec GA -TL (car il n’est pas prévu de changer le nom de la famille !), ne permettra pas l’identification des métiers par les familles.

 

 

 

1 milliard d’euros pour l’apprentissage…

Rien pour les Lycées Professionnels !

 

En recevant les organisations syndicales, le jeudi 4 juin 2020, Emmanuel Macron a annoncé débloquer plus d’un milliard d’euros pour l’apprentissage. En plus des importantes aides déjà existantes de l’État et des Régions, ce seraient 5000 euros supplémentaires pour une entreprise qui engage un mineur. Cette aide serait sans condition pour les entreprises de moins de 250 salarié·es, et avec obligation pour les autres d’atteindre 5% d’alternant·es dans leurs effectifs à l’échéance de la mesure. Les entreprises de moins de 250 salarié·es recevaient déjà 4125 € par embauche. Selon l’entourage de l’ex ministre du Travail, Muriel Pénicaud avec cette mesure, un·e apprenti·e de moins de 20 ans ne coûtera rien à l’employeur.