Ce lundi 28 mai, le ministre de l’Éducation nationale a présenté ses mesures pour la revalorisation de la voie professionnelle. Les annonces s’inscrivent dans le cadre défini par le gouvernement en matière de formation professionnelle et d’apprentissage : il s’agit avant tout d’organiser l’enseignement professionnel pour le mettre exclusivement sous la coupe du monde économique et professionnel. Il s’agit aussi de mettre la voie professionnelle scolaire au service de l’apprentissage qui peine à atteindre les objectifs chiffrés du gouvernement... 

Dans son discours, il dit vouloir viser l’excellence et faire des LP des « Harvard du pro », mais les mesures annoncées vont conduire à un affaiblissement de la voie professionnelle sous statut scolaire qui se traduira par un appauvrissement des spécialisations, une déqualification des diplômes, un amoindrissement des enseignements généraux en raison notamment d’une baisse des volumes horaires pour les élèves. 

En livrant la carte des formations, les diplômes et leur contenu aux branches professionnelles, l’orientation des futur·es lycéen·nes sera malheureusement conditionnée à l’adaptation de l’offre de formation aux seules réalités économiques locales. Les choix des jeunes engagé·es dans la voie pro n’en seront que plus limités.

D’autre part, l’allègement des grilles horaires, notamment en enseignement général, va rendre les poursuites d’études en BTS plus difficiles et appauvrir la culture générale. L’insertion professionnelle à l’issue de la scolarité ne sera pas davantage garantie. Les enfants des classes populaires voient donc leur horizon s’assombrir ! Le tout sur fond de tri social et de sélection généralisée à l’université.

Pour les personnels, dans le contexte d’austérité ambiante, les perspectives sont tout aussi sombres. La réorganisation des enseignements et des grilles horaires annonce des suppressions massives de postes ou des reconversions qui bouchent dès maintenant l’horizon.

Convaincue que l’avenir de l’enseignement professionnel nécessite un plan d’investissement d’ampleur et que ces annonces sont un grave danger pour l’avenir des élèves et des personnels, la CGT Éduc’action a convié l’ensemble des organisations à une intersyndicale dans la première semaine du mois de juin.

Montreuil, le 31 mai 2018

Le communiqué au format